top of page

Battle : Procrastination versus hyperactivité…

Photo du rédacteur: IngridIngrid


Soit tu es une personne procrastinatrice (qui remet tout à plus tard), et tu seras affublée des préjugés tels que feignant, lymphatique, mou, trouillard, peureux, manquant de courage et j’en passe, soit tu fatigues tout le monde par ton hyperactivité, ton énergie débordante, tes lubies, tes multiples activités passant par le bricolage, le sport, les hobbies de toutes sortes, ta ténacité… Bref, tu t’épuises également, mais c’est plus fort que toi.


Qu’est-ce qui sépare ces deux types de fonctionnement ? Le câblage cérébral ! Les cerveaux ne sont pas du tout configurés pareil. Il est donc inutile de les comparer tant le fossé entre les deux est large. On retrouvera pour les premiers, un entourage (parents, enseignants…) qui essaient en vain de les stimuler pour les mettre dans le « Move », de l’autre, des proches qui essaient de calmer les « super énergiques », en leur rappelant qu’il n’y a que 24h dans une journée. Inutile de vous dire que les tentatives pour amener du changement échouent, car il faut au préalable, en savoir davantage pour comprendre le fonctionnement des procrastinateurs d’un côté, des hyperactifs de l’autre.


Essayons de mieux connaître ces énergumènes :


Les procrastinateurs ne sont pas des personnes feignantes, qu’on se le dise une fois pour toutes ! Même si tout porte à croire au contraire. Leur corps mou, parfois un peu rond, traduit une lenteur générale. La nourriture est leur meilleur allié pour contrer l’ennui abyssal qui les traverse. Car c’est bien là le hic, les personnes qui remettent tout à plus tard, s’ennuient profondément dans la vie.


On ne procrastine pas par hasard. Mais alors, quelles sont les origines profondes de cette façon de fonctionner ?


On peut relever chez la plupart beaucoup d’anxiété chronique. Ces personnes souffrent de ruminations par anticipation, provoquant un sentiment de peur et de remise en question permanente. On note également, un profond manque de confiance et d’estime de soi. Elles pensent ne jamais être à la hauteur, elles ont tendance à se comparer et à se trouver nulles par rapport à leurs proches. Autre point, et cela va en surprendre plus d’un, les procrastinateurs sont des perfectionnistes qui s’ignorent. Comme ils imaginent que la tâche (petite ou grande) va leur prendre leur temps et leur énergie pour un résultat moyen au final, elles préfèrent abandonner l’idée de la débuter imaginant qu’ils seront de toute façon déçus du résultat. Ce sont majoritairement des personnes qui souffrent de trouble de l’attention, et qui se laissent distraire par la moindre activité qui pourrait générer du plaisir ou détriment de « ladite activité » qu’elle repousse, car synonyme de déplaisir.

Si ces personnes ne trouvent pas de sens à la tâche, elles ne la débuteront pas. Parmi ces tâches ingrates, on peut citer, faire le ménage, trier des papiers, étudier une matière scolaire peu intéressante, le rangement d’une chambre, lire un livre imposé, se laver... Impossible pour ces personnes d’avoir un plan d’action clair dans leur mental. Leur fonctionnement cérébral donne une tonne d’informations à la fois, sans prioriser l’essentiel du secondaire. Elles ont de grandes difficultés à programmer et planifier les choses. De plus, ces personnes ont une très mauvaise échelle spatio-temporelle. Elles n’ont pas la notion du temps ni de l’espace (elles se perdent souvent en chemin). Elles s’imaginent qu’une simple tâche, comme ranger une manne de linge, va leur prendre des heures alors que pour la plupart des gens, cela ne prend que quelques minutes. Comme la personne procrastinatrice a déjà effectué cette tâche par le passé, et a effectivement passé un long moment à ranger ses linges, elle l’a enregistré comme besogne et fera tout à l’avenir pour reculer l’activité, même si elle sait que ça va mettre en colère ses parents par exemple. La personne procrastinatrice s’éparpille en chemin, dans sa rêverie, dans ses ruminations. Si l’on reprend le rangement de la manne de linges, pourquoi diable, cela lui prend autant de temps pour terminer ce rangement? Parce que tout simplement, lorsqu’elle a débuté le rangement de ce panier de linges, son cerveau dit « TDA » (trouble de l’attention) lui a envoyé plein d’autres informations comme, un souvenir lié à son pull préféré, l’envie de refaire ses piles de linge au cordeau, puis de les trier par couleur, essayer un pantalon pour savoir s’il est toujours à sa taille… finalement toute l’armoire se retrouve sens dessus dessous, et le panier n’est toujours pas rangé. Par contre il y a du bazar partout, qui reflète le bazar qui se trouve dans la tête des procrastinateurs ! Résultats des personnes en déprime qui ont honte d’elles ne cessant de diminuer leur estime de soi, et un entourage furax et complètement démuni.


On peut dès lors imaginer la complexité à se mettre en route sans ressentir un découragement profond et un manque de motivation.


Comment peut-on aider ces personnes en souffrance et mieux cohabiter ensemble ?


Premier précepte : Ne pas menacer ni punir, cela ne fonctionnera pas ! Au contraire, la personne qui manque déjà cruellement de confiance en elle ne fera que s’autoflageller davantage.


Second précepte : Accepter que cette personne soit en souffrance et qu’elle ait beaucoup de mal à demander de l’aide, peur de déranger, ennuyer.


Troisième précepte : Comprendre que son cerveau n’est pas « câblé » comme une personne organisée et proactive, et donc comprendre que son mode de fonctionnement est différent.


Quatrième précepte : User de patience et de compassion. Ce sont des personnes malheureuses qui aimeraient répondre à vos attentes, mais qui n’ont pas les clefs pour actionner le changement.


Cinquième précepte : Proposer votre aide, telle une bouée de secours. L’aider à ranger une manne de linges, en lui expliquant que la seule chose qui lui est demandée est de mettre les vêtements dans l’armoire, lui montrer la simplicité de la chose et calculer le temps réel que cela vous a pris. De cette manière, la personne procrastinatrice enregistre que la besogne est en réalité une tâche rapide et peu fatigante.


Sixième précepte : Donner une vision, un sens dans ce qui est demandé à la personne procrastinatrice. Impossible pour elle de faire des liens entre cause et effet. Ces personnes n’ayant pas une vision à long terme, ni même une capacité à voir le résultat fini, elles auront des difficultés à se mettre en route par manque d’objectifs bien formulés.


Septième précepte : Expliquer à ces personnes qu’il n’est pas toujours nécessaire de chercher la perfection. Qu’il faut faire de son mieux, dans un timing accordé. Derrière ce perfectionnisme se cache la peur de ne pas être aimé tel que l’on est et d’être jugé…dites-lui que le parfait n’existe pas et que nul ne peut l’atteindre sur cette terre.


Huitième précepte : Se mettre dans de bonnes conditions : on travaille mieux dans un espace rangé et épuré, avec une bonne luminosité, une musique douce, des bougies, le ventre rempli, ou encore détendu par la diffusion d’huiles essentielles.


Neuvième précepte : Mettre en place des routines. Le cerveau des procrastinateurs aime les nouveaux circuits simples et rapides, cela lui évite de s’évader et de s’éparpiller.


Dixième précepte : Lui apprendre à visualiser la sensation de soulagement une fois la tâche terminée pour provoquer une émotion positive ( fierté, accomplissement, estime de soi…) synonyme d’ ancrage fort.


Onzième précepte : Encourager la personne à reprendre le pouvoir sur sa vie, se challenger avec des petites actions facilement réalisables et la féliciter à chaque fois que celle-ci est terminée dans un délai imparti.


Douzième précepte : Travailler sur les valeurs profondes de la personne, rechercher ses dons et vertus naturels, les développer et en faire une force afin d’augmenter sa confiance en elle.


Face à cette liste qui peut paraître longue, l’entourage pourrait lui aussi se décourager. C’est pourquoi il est souvent conseillé de prendre rendez-vous avec un thérapeute ou un coach de vie afin qu’une personne extérieure dénuée de tout jugement et d’affect, puisse leur donner les clefs du succès qui actionnent les premiers changements.


Mais reparlons des hyperactifs, ces personnages montés sur ressorts qui courent dans tous les sens et qui semblent défier le temps. Pour eux également, un dysfonctionnement cérébral qui résulte d'un trouble biochimique quantitatif qui concerne les neurotransmetteurs ici, un manque de sérotonine et excès de dopamine.

L’hyperactivité est un symptôme psychopathologique caractérisé par une accélération anormale du rythme de la pensée et des associations d'idées créant un état de surexcitation.

Le bouton « off », ils en rêvent tous ( leur entourage également)…

malheureusement, il n’existe pas.


Une personne hyperactive est une personne qui peut, si son impulsivité n’est pas assouvie, présenter des réactions agressives, des TOC, des troubles anxieux, un sommeil agité, une mauvaise digestion…en somme, une personne sur les nerfs qui rencontre des difficultés à se « décharger » de ce surplus d’énergie.

Lorsque la personne hyperactive a décidé de faire une activité, ou bien un projet bien précis, impossible pour lui de penser à autre chose. Il va élaborer (à l’inverse de la personne qui procrastine) tout un tas de stratagèmes pour arriver à finaliser son projet.

Ses projets sont divers et variés : cela passe par du bricolage, un voyage, l’élaboration d’un repas 4 étoiles, le sport, le jardinage, des activités artistiques…

Mais une fois le projet finalisé, la personne hyperactive n’en profite pas, car elle pense déjà à sa prochaine activité qui comblera le vide qui la fait souffrir. Car voilà bien le nœud du problème, ces personnes ont peur du vide, du rien, des trous blancs dans une conversation. Cela met en lumière une blessure ancienne de trahison ( d’où une personnalité vigilante et contrôlante), ou une angoisse, liée au temps qui passe, à la vie…ou plutôt, à la mort.


Ces personnes ont besoin de sens dans la vie, comprendre pourquoi ils sont sur terre, quelle est leur mission de vie. Ils se posent, dès leur plus jeune enfance, des questions existentielles, frustrés de ne pas avoir de réponses concrètes.


Ces hyperactifs sont susceptibles de faire des burn-out ou sont victime d’accidents physiques et de santé graves, seule façon que la vie a trouvé pour les arrêter !

Vous allez me dire qu’est ce qu’il a de mal à faire plusieurs activités en parallèle ? A priori rien, sauf si votre corps commence à vous envoyer des signaux tels que des maux divers, des maladies récurrentes ou bien une fatigue chronique (physique et mentale) qu’aucune sieste ne peut soulager. Un dicton dit bien : « prends soin de ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester ».


Le meilleur conseil que vous pourriez donner à ces personnes hyperactives serait : « mets plus de sens dans ce que tu fais ». De cette manière, vous inviterez la personne à se poser la question sur la véritable raison qui la pousse à faire telle ou telle autre chose de manière impulsive. Car les impulsions sont des actes qui agissent comme une force irrésistible, en l'absence de toute volonté réfléchie, mais qu’il faut assouvir à tout prix pour éviter la frustration. Derrière cette impulsivité se cache un besoin de contrôle, et inévitablement, un manque de lâcher-prise. La personne fait les choses pour répondre à son moulin intérieur, ce moulin qui tourne sans cesse et qui lui envoi 10 idées à la minute, mais ne prend pas le temps de lister de quoi elle a réellement besoin. En résulte une excitation passagère, plus ou moins longue lors de l’élaboration d’un nouveau projet et puis une lassitude rapide et ce grand vide, lorsque le projet se termine en l’absence de challenge.

Invitez ces personnes à profiter des moments de non activité pour reposer leur mental, par de la relaxation, du yoga, de la méditation, la lecture d’un livre en développement personnel afin de créer une soupape et profiter d’une nouvelle créativité.


Si vous partagez la vie de ces deux types de personnes, vous savez maintenant qu’elles ne sont pas responsables de leur fonctionnement (du moins cérébralement), mais qu’il faut les encourager à prendre leurs responsabilités en ce qui concerne leur façon de vivre en communauté, au risque d’être malheureux et toxique pour leur entourage.

21 vues0 commentaire

Comments


bottom of page